Les liens entre Balzac et la ville ne s’arrêtent pas là. Il a fait le cadre principal d’un roman à redécouvrir d’urgence : « La Rabouilleuse ».

 

C’est un des romans les plus puissants de Balzac, mais aussi les plus cyniques, qui préfigurent à bien des égards le roman noir du XXe siècle. L’humour est souvent cruel à l’image des mauvaises farces des Chevaliers de la Désœuvrance qui virent au drame.

On y rencontre deux frères que tout oppose, un vieux médecin dépravé, son fils abruti et des soldats de l’armée de Napoléon désœuvrés qui « dans la vie privée osent agir comme sur les champs de bataille ». Parmi eux, le personnage le plus sombre jamais sorti de l’imagination de Balzac : Philippe Bridau. Duel, chantage, trahison familiale, héritage détourné, destins brisés, il ne reculera devant rien sur son chemin de malheur.

Au cœur du drame, Flore Brazier. On la découvre à 14 ans, pêchant des écrevisses à la source de la Rabouilleuse qui lui donnera son nom. Mais c’est elle qui tombera dans les filets du vieux docteur Rouget. Elle tentera d’y attirer le fils du docteur pour mieux le plumer, tout en cherchant le réconfort dans les bras de Max, avant de tomber dans les griffes de Philippe… Noir, c’est noir !