Narration autobiographique qui tutoie l'essai, ce livre révèle la culture métissée de son auteur. Elle donne la parole à ses chers disparus et met en scène leur enracinement en Espagne, l'irruption violente de la guerre civile qui les obligea à fuir et à envisager l'exil en France bon gré mal gré : jeunesse blessée par un lourd secret familial en Galice pour sa mère, adolescence rurale en Estrémadure pour son père après quelques années en Seine-Saint-Denis, bombardement de Guernica, fuite sous les tirs franquistes, traversée des Pyrénées enneigées avant une installation en Berry à la ferme de Chouday et aux ateliers Cligman. Héros malgré eux de l'Histoire tragique de l'Espagne, ils côtoyèrent la mort et déployèrent force et courage pour survivre et s'intégrer. Leur vie, humble et exemplaire à la fois, méritait cet hommage, avec, pour tout héritage, un amour vibrant pour l'Espagne et sa culture.

Née en France d'un père et d'une mère espagnols ayant fuit la dictature franquiste, Marie-Esther Parra a acquis la nationalité française en 1957 en même temps que ses parents qui ont toujours fait le choix du français pour s'exprimer dans le cadre familial. Leurs récits narrant les conditions extrêmes de leur exil ont bercé son enfance. Professeur agrégée de Lettres Modernes, elle portait en elle depuis bien longtemps ce projet : raconter l'histoire de son père et de sa mère, leur jeunesse bouleversée par la guerre civile espagnole, et leur intégration en France dans la petite sous-préfecture d'Issoudun dans l'Indre où elle est née et a longtemps exercé son métier. Ayant choisi de vivre à Tours, elle a fini sa carrière au Lycée Paul-Louis Courier. Retraitée depuis peu, elle a pu enfin exaucer la promesse qu'elle avait formulée à ses parents quelque trente-cinq ans plus tôt.