Aux Martyrs de Verdun

Ils plantent sur Verdun l'aigle et le vautour.
Des berges de la Meuse la faune s'est enfuie.
Le clairon a retenti les aiglons sont de retour.
Tant d'innocents périront dans le noir de ces nuits.

On tire sur les hommes comme on chasse le gibier.
La neige glacée fond sous les flammes des canons.
Les morts étendus au sol on les compte par milliers.
Des cadavres à qui on ne peut plus donner de nom.

Sur les nuits d'hiver et des demeures obscures,
Les nuages pleurent sous le ciel de Verdun.
La Lorraine est meurtrie au milieu de ses blessures.
Leurs enfants ont rendu l'âme, le coeur entre les mains.

Tant de souffrances inhumées dans les champs en ruine.
Les clochers en deuil sonnent triste le glas.
Combien de larmes versées par des femmes orphelines,
qui attendaient en vain le retour de leurs soldats.